Dans le village d'Ikita, niché sur les rives du lac Mai-Ndombe dans la baie de Lokanga, la communauté Batwa a abandonné son héritage nomade pour un mode de vie plus sédentaire. Malgré un environnement serein, la vie ici présente son lot de défis. Dans ce contexte, une personne se distingue comme un symbole de résilience et d'aspiration au sein de sa communauté : Boongo Phillip. À 60 ans, Boongo est un instituteur dévoué qui enseigne dans une école construite dans le cadre du projet REDD+ Mai Ndombe.
Pendant son enfance, Boongo a dû faire face à des difficultés considérables. Son père travaillait pour une société d'exploitation forestière dans la vaste forêt de Mai-Ndombe, et la vie en tant que membre de la communauté indigène Batwa était difficile. À l'école, Boongo a été victime de discrimination et a souvent été maltraité en raison de ses origines. Malgré ces difficultés, il excellait dans les études, obtenant régulièrement les meilleures notes de sa classe. Cela s'est poursuivi jusqu'à ce que son père perde son emploi, obligeant la famille à déménager à Kinshasa. En raison des contraintes financières, Boongo a dû quitter l'école pour trouver du travail, ce qui a mis en veilleuse ses aspirations éducatives.
Des années plus tard, il est rentré chez lui et a trouvé l'occasion de poursuivre ses études lorsque le projet REDD+ Mai-Ndombe a mis en place des bourses d'études. À l'âge de 55 ans, il est retourné à l'école, s'inscrivant dans un établissement situé dans un village voisin de celui où il a grandi. Son travail acharné et sa détermination ont porté leurs fruits lorsqu'il a passé avec succès l'examen national en 2019, obtenant son diplôme de fin d'études secondaires à l'âge de 56 ans. Cette réussite a fait de lui une source d'inspiration à Ikita, un village qui, à l'époque, n'avait pas d'école.
La nouvelle de la réussite de Boongo a attiré l'attention de l'équipe de gestion du projet REDD+ Mai-Ndombe, qui a travaillé avec lui pour l'aider à poursuivre ses études supérieures. Cependant, les circonstances personnelles ont constitué un autre obstacle. Sa femme est tombée malade, ce qui l'a ancré à Ikita. Plutôt que de poursuivre ses études, Boongo a choisi d'accepter un poste d'enseignant dans la nouvelle école d'Ikita, une initiative du projet REDD+. Dans ce rôle, il enseigne maintenant à la prochaine génération, y compris à ses propres enfants, favorisant un avenir où l'éducation et les opportunités sont accessibles à tous.
Malheureusement, la femme de Boongo est décédée, mais son dévouement à sa famille et à sa communauté reste inébranlable. "Je souhaite que mes enfants poursuivent leurs études et fassent mieux que moi. J'espère que leurs réussites permettront à ma famille et à la communauté batwa de s'élever", déclare Boongo.
Le parcours de Boongo témoigne de la résilience et du pouvoir de transformation de l'éducation. Son histoire met en lumière le rôle significatif que le projet REDD+ Mai-Ndombe a joué, non seulement dans la conservation de la forêt dans cette région, mais aussi dans l'investissement dans l'avenir des communautés par le biais d'opportunités éducatives. À Ikita, l'histoire de Boongo inspire sa communauté à poursuivre ses propres rêves.
Cette histoire a été publiée à l'origine sur Community Voice: un collectif mondial qui amplifie les histoires des communautés locales et indigènes, directement à partir des écosystèmes fragiles qui sont essentiels pour lutter contre la crise climatique. Community Voice est une initiative de Everland, une organisation spécialisée dans le marketing de la conservation qui représente exclusivement le plus grand portefeuille de projets de conservation forestière (REDD+) à fort impact, centrés sur les communautés, du marché volontaire du carbone.
